Des observateurs d’animaux ont été stupéfaits lorsqu’ils ont repéré deux orques extrêmement rares au large des côtes du Japon.
Les observateurs de baleines japonais ont été stupéfaits d’apercevoir deux orques blanches nageant au large de Hokkaido, l’une des îles les plus au nord du pays.
Un animal très peu observé
C’est un spectacle à peine croyable que de voir deux orques blanches nageant ensemble dans le même groupe.
Les orques ont été aperçues lors d’une expédition pour observer les baleines dans le détroit de Kunashirskiy, une étendue d’eau de 30 km entre les îles septentrionales d’Hokkaido et de Kunashir.
Maï, une employée de l’agence de voyage Gojiraiwa-Kanko, a déclaré que l’une des deux était plus âgée avec une peau légèrement plus foncée tandis que l’autre était plus jeune et avait des égratignures clairement visibles dans le dos.
Elle a également déclaré que l’orque plus âgée avait été repérée pour la première fois il y a environ deux ans, mais c’est la première fois qu’elle a voyait l’animal plus jeune et la première fois qu’elle les a vu tous les deux ensemble.
La paire comprend une orque plus âgée (à droite) qui avait déjà été vue il y a deux ans, et une orque plus jeune (à gauche) qui n’a jamais été vue auparavant.
« C’était le meilleur jour de ma vie. C’est la première fois que deux orques blanches sont vues au large des côtes du Japon », a-t-elle déclaré.
Des orques albinos ?
Les 2 orques font partie d’un groupe qui contient principalement des orques d’apparence normale, mais on pense que ces deux-là sont porteurs d’un gène qui élimine partiellement les pigments de leur peau, les faisant apparaître blancs.
On ne pense pas que les orques blanches soient de vraies albinos, ce qui signifie qu’elles n’ont pas de pigment cutané, et qu’elles sont plutôt atteintes de leucisme.
Les deux ne sont pas de « vraies » albinos, ce qui est causé par un trait génétique qui signifie que l’animal affecté ne produit aucune mélanine, le composé qui donne leur couleur à la peau, aux cheveux, aux plumes et aux yeux.
Les vrais albinos seront complètement blancs et auront les yeux rouges, une couleur donnée par le sang dans les vaisseaux qui sont généralement cachés derrière l’iris.
Au lieu de cela, on pense que ces deux orques ont un leucisme, un terme générique qui couvre une gamme de conditions dans lesquelles les animaux produisent de la mélanine, mais ont soit une peau sensiblement plus blanche, soit une peau blanche par plaque.
C’est la raison pour laquelle les taches blanches qui entourent normalement le menton et les yeux d’une orque sont actuellement invisibles sur les deux animaux repérés près du Japon. C’est également la raison qui ferait que leurs yeux ne sont pas clairs.
Cela peut également aider à expliquer les cicatrices sur le côté de l’animal plus jeune, qui sont particulièrement visibles, car le tissu cicatriciel semble avoir guéri dans une teinte plus foncée par rapport à la peau blanche environnante.
Déjà 5 individus présentant ces particularités ont pu être observés. Il y a quelques décennies, ces animaux étaient à l’origine de mythes tellement on avait peu d’informations à leur sujet.
Une génétique qui change à cause de la diminution de la population
On ne sait pas exactement pourquoi ils deviennent plus courants, mais les scientifiques émettent l’hypothèse que cela pourrait être dû à la diminution du nombre d’orques et que c’est un signe que l’espèce est en difficulté.
À mesure que la population d’une espèce diminue, sa variation génétique diminue également, car les animaux restants ont moins de partenaires potentiels parmi lesquels choisir.
Selon les gènes portés par ces individus restants, cela pourrait accentuer certains traits qui étaient auparavant considérés comme génétiquement rares.
Cela inclut des troubles génétiques rares qui entravent la capacité d’un animal à survivre dans la nature, menaçant d’accélérer le déclin de l’espèce.
Bien que l’on ne sache pas exactement quel effet le leucisme a sur la vie des orques qui en héritent, il nous savons qu’il les rend plus visibles, entravant potentiellement leur capacité à chasser et attirant l’attention indésirable de leurs rivaux.
Cependant, le trait n’est pas toujours nocif. Par exemple, les ours Kermode sont traditionnellement noirs, mais naissent de plus en plus blancs grâce à un gène récessif.
Les scientifiques ont découvert que ce trait les amène à attraper plus de poissons parce que les saumons ont plus de mal à les repérer !